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bloug du petit tour de Marion ...
2 septembre 2014

On m'a demandé mon témoignage sur mon experience du voyage pour un livre qu'écrit une copine, je vous le partage !

Projet photo/témoignage :

 

1- Nom : na

 

2- Prénom : Marion

 

3- Age aujourd’hui + âge que vous aviez à votre départ en voyage : Aujourd’hui 26 ans, lors de mon départ au Canada 20 ans, et lors de mon départ en Argentine 21 ans

 

4- Ou êtes vous partis : Au Canada à Montréal puis en Argentine à Buenos Aires

 

5- Combien de temps et en quelle année : Je suis resté 1 an à Montréal (De sept 2008 a Aout 2009), et presque 4 ans en Argentine (De Janvier 2010 à Juin 2014)

 

6- Quelles étaient les raisons de votre voyage :

 

Montréal :

Dans le cadre de mon école de commerce, c’était un programme 2 ans en France + 2 ans à l’étranger. J’ai choisit Montréal parce que j’étais dans un programme Anglo-Saxon, donc entre USA (que je connaissais déjà assez bien ) Angleterre (trop proche) et Australie (mais je n’avais pas d’assez bonnes notes et les places étaient limités) Donc le Canada me semblait une bonne option même si je ne savais vraiment rien sur le pays avant d’y aller, j’étais confiante. Donc j’ai suivi les préparations au départ organisé par mon école et tout c’est bien passé.

 

Buenos Aires :

Je devais faire un dernier stage de 6 mois dans le cadre de mon école de commerce. La vérité est que je pouvais faire ce stage n’importe ou, mais j’ai menti à mon entourage, et j’ai finalement réussi à me convaincre moi même, ce stage devait obligatoirement se faire à l’étranger. Ce que je réponds à quiconque me demande «  Pourquoi être parti à l’étranger » est « Pour apprendre une nouvelle langue ». Et c’est vrai que je ne maitrisais pas du tout l’espagnol à l’époque. Mais au fond de moi ce n ‘était pas du tout ma motivation principale. Si je souhaitais partir le plus loin possible et dans un pays dont je ne parlais pas la langue c’était plutôt un défi personnel. Je voulais m’assurer que j’en étais capable. J’ai toujours été baroudeuse car mes parents nous ont fait déménager en Chine avec mes 5 frères et soeur lorsque j’avais 7 ans, qu‘ils nous ont trimbalé dans tout plein de pays d’Asie un peu à la roots. Alors j’avais une histoire avec les aéroports, les rencontres improbables, les beaux souvenirs, les problèmes & les joies du voyage… Mais je suis très fière, et tant que je n’avais pas passé ce cap seule, toutes ces aventures je ne pouvais que les attribuer à mes parents. Étant une personne très organisé j’ai procédé par étape. Tout d’abord un voyage de 2 mois au Mexique avec une copine avec le gros sac a dos et le guide du routard, on a parcouru tout les petits recoins et ça c’est super bien passé. Il faut dire que c’est une débrouillarde ma copine. Et puis le Mexique niveau tourisme c’est très bien organisé. Un peu l’aventure mais sans prendre trop de risques. Puis le Canada, là c’était différent car c’est une vraie intégration, pas du tourisme, alors il faut faire d’autres efforts, il faut vivre avec le pays et non pas l’observer comme j’ai pu le faire un Mexique par exemple. Mais quand même il y avait ce cadre de l’École de commerce qui nous suivait de près, et j’étais entouré d’autres élèves et amis dans le même cas que moi. Donc c’était une immersion dans un pays, mais nous étions quand même dans notre bulle bien confortable. Et puis aucune barrière de langue, de l’expatriation 3 étoiles ! Alors que l’Argentine c’était une autre paires de manches, pas de cadre, pas de petite bulle d’amis pour me consoler lorsque je ne comprenais rien, loin de tout et face à moi même. Au niveau timing absolument parfait, 20 ans, le moment idéal dans la vie pour faire un point sur soi même. Et dans un nouveau pays ou on ne connaît personne on peut bien être qui ont veut. La chute libre donc, mais la liberté à pleines dents. Personne pour vous influencer, personne pour vous aider, personne pour vous freiner. C’est flippant et c’est grisant.

 

7- Combien de temps avez-vous pris pour préparer votre voyage (cela a-t-il été facile, avez-vous eu des doutes etc..) :

 

Très peu de temps. Je suis impulsive alors une fois que la décision est prise c’est parti on ne regarde plus en arrière, aucune place pour les doutes. J’ai la chance d’avoir une famille qui soutien ce genre d’initiatives alors je n’ai pas été retenu par eux non plus. Après il y a toutes les démarches administratives qui sont ennuyeuses à mourir, le visa, les vaccins, la sécu, la valise et hop dans l’avion.

 

8- Comment avez-vous imaginé votre voyage avant de partir :

 

De nature optimiste je me suis toujours dis que ça allait être génial.

 

Pour Montréal je m’imaginais un truc à la « friends », en coloc avec des québécois, que j’allais vraiment découvrir leur culture, vivre des choses bien du Québec avec eux. Que j’allais voyager dans tout le Canada. Et je me disais aussi que si ça me plaisait il fallait que je trouve l’homme de ma vie pour ne plus jamais en repartir (oui oui très optimiste !)

 

Pour Buenos Aires je n’avais pas trop d’idée préconçue, je pensais que c’était un pays proche de la mer donc playa tout le temps (ouh l’erreur !!) je me souviens encore en train d’essayer de m’imaginer quelque chose mais je ne voyais que du néant. C’est un pays bien peu connu. (bon et je ne m’étais pas trop renseignée non plus)

 

Un truc marquant qui m’a collé à la peau pendant très longtemps, c’est un peu honteux de dire ça, mais j’ai toujours pensé avant de partir que les gens du pays ou je me rendais allait trouver ça trop cool que je fasse tout ces effort pour aller dans leur pays, et que donc ils allaient m’y accueillir les bras ouverts et m’aider avec tout. Mais personne ne m’a encore jamais applaudi lorsque je suis descendu de l’avion, j’attends encore ! C’est peut être mon éducation qui m’a donné cette sensation que lorsque quelqu’un se donne beaucoup de mal pour quelque chose de bien, il faut automatiquement une récompense. Et il m’a fallu beauuucoup de temps, vraiment trop longtemps, pour me rendre compte que non, chacun est dans sa petite vie, avec ses petits problèmes, et tout le monde s’en fout que Mademoiselle Marion soit arrivée en Argentine ! Si je voulais une récompense il faut aller la créer moi même.

 

9- La réalité a-t-elle collée avec l’idée que vous vous faisiez :

 

Pour Montréal j’ai en effet vécu une belle année à la « friends » avec la coloc et les super nouveaux potes, sorties, voyages, découvertes. Par contre pas du tout avec des québécois, mais avec d’autres étudiants étrangers qui comme moi venaient de débarquer et voulaient tout découvrir.  Bien sur que les Québécois sont super cool mais ils ont déjà leur vie organisé, ils ont déjà leur potes, et ça ne les fait pas forcement tripper d’aller dans les endroits super touristiques qu’ils ont déjà vu mille fois. C’est pour ça que naturellement il est beaucoup plus facile de se faire des potes étrangers qui eux aussi sont seuls et cherchent des potes, et cherchent à voir le maximum de choses en 1 an. Donc globalement oui l’idée collait assez bien avec l’idée que j’en faisait, c’était même encore mieux que dans les rêves les plus fous. La majorité de mes amis étrangers avec qui j’étais pendant cette année y sont d’ailleurs retourné pour s’y installer définitivement. Et j’avoue que si un jour j’ai l’opportunité de retourner y vivre ce serait avec un immense plaisir!

 

Pour l’argentine je n’avais pas d’idée donc j’étais prête à accepter tout ce qui viendrait. Au niveau du climat c’était pas vraiment ambiance playa, et oui c’est bien au sud de l’hémisphère sud, donc l’hiver il fait a peu prêt aussi froid qu’en France, et la plage ne fait pas rêver, au niveau de Buenos Aires c’est juste un gros fleuve. Par contre j’ai eu beaucoup de mal avec la langue, et je ne m’attendais pas à ce que ça m’Affecte autant. Je me suis mise à travailler presque immédiatement après mon arrivée, et je ne comprenais absolument rien de ce qu’on attendait de moi. Heureusement ma boss parlait français, donc pour ce qui était du travail je m’en sortait un tout petit peu. Mais j’ai le souvenir de longues réunions ou je cherchait désespérément un mot auquel me raccrocher pour essayer de deviner de quoi on parlait exactement mais rien de rien. Et a la fin de la réunion ma boss qui pour me faire participer gentiment me demande ce que j’en pense… Euh… Enfin tout ça c’est gérable, le plus dur et ce qui a mit le plus de temps ce fut l’intégration sociale. A la maison je vivais avec des Brésiliens qui parlaient anglais donc pas de problème, mais au travail je n’avais aucun ami, forcement car j’étais la muette. Pour se faire des amis il faut montrer un peu qu’on est drôle ou au moins pouvoir soutenir une conversation même basique. Mais impossible de leur communiquer mes gouts ou ma personnalité. C’est très frustrant. Il faut un minimum connaître le slang local, les tournure de phrase, et le panorama social de l’argentine car même quand je savais parler la plupart des blagues qui se faisaient au bureau parlaient des star de la tv argentine ou des « famosos » que je ne connaissais pas donc je suis resté pendant très longtemps hors jeu. Et ça je ne m’y attendais pas et ce ne fut pas un moment agréable, mais bon après trois mois c’était solutionné. (je me souviens dormir avec la tv allumé pour apprendre plus vite l’espagnol, l’intégrer dans mon sommeil !)

 

 

10-Donnez-moi votre définition du bonheur :

 

Recevoir ce qu’on attend de la vie

 

11-Cette définition as t’elle changé depuis votre expérience de voyage :

 

je pense de plus en plus qu’il ne faut pas attendre mais demander des choses à la vie. Souvent on déclenche ce qui nous arrive (de positif comme de négatif). « carefull what you ask for » « what goes around comes around »

 

12-Les personnes que vous avez rencontrées avaient-elles la même définition du bonheur que vous :

 

J’ai rencontré beaucoup de personnes, et je crois que chacun à sa propre définition du bonheur. Au début j’étais souvent choqué par ceux qui ne cherchent jamais de changement, mes amis statiques qui ne sont jamais sorti de leur ville ni de leur pays et qui n’aspirent à rien d’autre qu’à trouve un appartement proche de la maison de leur parents. Mais il m’a fallu du temps pour être plus tolérante. Ce n’est pas qu’ils n’ont pas le courage ou l’ouverture d’esprit d’aller voir ailleurs, c’est qu’ils sont heureux comme ça et ils n’ont pas d’intérêt à chambouler ce bonheur tranquille.

 

13-Pour quelles raisons êtes vous revenus ou êtes vous restés :

 

Je suis revenu de Montréal par obligation (fin du Visa) mais je serai bien resté plus longtemps. Puis je suis resté en Argentine parce que je sentais que ce pays regroupait tout ce que je cherchais, je disais « La mezcla perfect ». Et après 4 ans, principalement en raison des problèmes économiques de celui ci, et aussi parce que mon mari (argentin) voulait découvrir la France je suis rentrée. Ça fait tout juste 1 an et peut être serons nous amené à y retrourner.

 

14-Faites moi part d’un moment très positif et très négatif dans votre voyage :

 

Montréal : Très positif  mon anniversaire entourés de mes nouveaux copains dans un chalet au milieu de rien, passer minuit dans un jacuzzi bouteille de champagne en main. Ça fait parti de ces moments dont on se rappelle comme tiré d’un film.

Très négatif … j’ai beau chercher mais je ne trouve pas de moment très négatif. Devoir rentrer ? Oui d’ailleurs si je me souviens bien j’ai couronné mon voyage d’un road trip en solo en Californie absolument magnifique, du coup mon retour en France a été brutal je suis resté une semaine dans ma chambre sans vouloir en sortir, on peut appeler ça un mini dépression.

 

Buenos Aires :Moment très positif : Euh mon mariage avec un Argentin, le plus beau moment de mon voyage, et mon attachement à jamais avec le pays.

 

Moment très négatif : Quand ma meilleure amie se marie en France et que je ne peux pas y assister car pas assez de congés et pas assez d’argent. Dur de devoir reconnaître avoir des limites matérielles.

 

15-Quels sont les points positifs et négatifs de votre voyage :

 

Montréal :

 

Point positif : découvrir une nouvelle culture qui nous semble proche en raison de la langue mais qui est totalement différente.

 

Point négatif la difficulté à connaître réellement les québécois.

 

Argentine :

 

Point positif  me rendre compte que je suis capable de « réussir » loin de tout, le challenge que je m’étais posé à la base. Avoir un superbe appart, un très bon job, des amis cool, me marier…

 

Point négatif : l’insécurité dont j’étais inconsciente à la base qui me rongeait peu à peu, l’obligation de faire attention a ce qu’on porte, les quartiers qu’on va traverser, les horaires… je me suis tellement fait voler que j’ai fini par prendre des habitudes qui ne me ressemblaient pas, regarder souvent derrière moi, avoir une main sur l’ouverture de mon sac en permanence… c’est triste comme les mauvaises expériences m’ont transformés.

 

 

16-Qu’avez-vous appris :

 

Ça ne rentrerait pas en une page ! Pour moi vivre à l’étranger c’est un peu comme vivre en accéléré, chaque jour est encore plus dense en émotions, en rencontres, en aventures ! Du coup je crois que dans ma tête j’ai 35 ans.  Pour ne citer qu’une chose je dirais que j’ai appris à ne pas se fier aux apparences mais à se fier a son instinct.

 

17-Quels sont les éléments de votre vie aujourd’hui essentiels à votre bonheur :

 

La liberté, l’amour, et le respect.

 

18-En quoi votre façon de vivre aujourd’hui a-t-elle changée :

 

Je crois que d’avoir tant voyagé j’ai cessé de rêver d’un monde meilleur ailleurs, et commencé à essayer de rendre mon monde meilleur ici.

 

19-Avez vous eu d’autres longues expériences de voyage par la suite (ont-elles été différentes ?)

 

Pour l’instant je me lance dans le grand voyage de l’entrepreneuriat !

 

20-Ecrivez-moi une citation qui vous correspond le mieux aujourd’hui.

 

Seize the day

 

 

 

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