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bloug du petit tour de Marion ...
9 décembre 2013

Time For A Change

Dans la vie on est entourés de petits messages motivateurs qu’on peut retrouver dans les livres, les films, ou tout simplement sur le mur facebook de nos amis qui veulent se donner une image plus ou moins profonde. Oui je parle des petites phrases du style : do something today that your futur self will thank you for, mieux vaut souffrir d’échecs que de ne pas avoir essayé, quand on veut on peut, blablablaaa…

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Généralement ce genre de petites phrases, sensé nous donner un push, nous font plutôt sentir coupable d’être encore dans notre vie banale le cul planté dans le canap tout en matant des séries au lieu d’aller te créer un super futur (car 100% des personnes qui ont réussi dans la vie ont essayées…)

Bon mais à part la culpabilité de temps en temps – très rarement - elles nous raisonnent dans la tête et on se dit : ouhalala faudrait quand même que j’arrive a faire quelque chose dont je sois fière dans la vie, ça m’apporterait un tas de bonheur de pouvoir être fière de moi !

Mais là encore pour les gens hyper exigeant comme moi, c’est dur de faire des trucs dont je puisse être fière. Par exemple travailler dans une grosse boite et gagner beaucoup d’argent, chose qui donne satisfaction et bonheur a beaucoup de personnes, moi ça me fait pas grand chose. Parce que c’est  trop facile, je suis née en France dans une famille aisée, j’ai reçu une éducation qui m’a permis d’être polie et m’a donné le goût des bouquins, mon cerveau fonctionne dans la mesure du raisonnable, j’ai fait des études supérieurs payée par mes gentils parents, j’ai profité de mes contacts pour trouver un premier stage, qui embauche par la suite… il suffit juste de suivre les rails, de ne pas faire trop de faux pas et ça roule tout seul ! Easy baby. Même si mes (toujours adorables) parents me disent qu’ils sont fiers de moi, je sais bien que ça casse pas trois pattes à un canard.

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Alors forcement je me sens un peut honteuse quand je lis que « Rien n’est impossible, nous sommes notre propre barrière »

Je n’ai jamais eu l’esprit de compétition, je préfère laisser gagner les gens, j’aime pas me mesurer aux autres, je sais que j’aime pas perdre et je ne prends aucun plaisir à gagner, ça me gène au contraire : jme sens mal pour eux… Par contre je suis accro a cette adrénaline que m’apporte une victoire personnelle. A une époque c’était gagner le cœur d’un garçon. Toutes les nanas connaissent ça (si-si reconnais-le allé ici on est honnête avec soi même). Même si parfois on s’en fout pas mal du mec en question c’est juste le fait d’avoir relevé ce petit défi qui nous plait. Et plus la conquête est compliqué plus l’adrénaline lâchée lors de la victoire sera dense. Yeah

Mais alors quand on est bien stable en couple il faut trouver un autre moyen de se droguer! Et ça passe souvent par l’accomplissement professionnel. C’est là qu’on revient au point antérieur : quand on adore la compétition on peut prendre du plaisir a avoir une promotion avant un collègue, d’autres auront leur petite dose lorsqu’on leur annoncera une augmentation, … Personnellement j’ai toujours eu assez de mal a me régaler de ces petites choses. Et quand toutes les premières fois sont passées : « première belle présentation en publique, première augmentation, première bonus, première promotion, première négociation réussi, … » ben on trouve notre vie professionnelle bien fade. Encore une fois je n’engage que moi quand je dis ça. Les équipes de Ressources humaines travaillent assez dur pour qu’on s’épanouisse au taf, je suis désolé de pas m’y retrouver !

 

 

Bon assez parlé de drogues, en fait la réalité c’est que ça faisait déjà un moment qu’il fallait que je fasse un changement dans ma vie professionnelle. Mis a part le fait que comme je viens de l’expliquer la vie d’entreprise a du mal a me maintenir sous perf, j’avais aussi un problème moral avec mon domaine d’expertise : la publicité. C’est très simple : je déteste la pub en tant que personne. Et même si faire des pubs ça peut être assez kiffant et même très intéressant parfois car on étudie a fond les comportements humains, je ne peux pas. C’est alimenter l’énorme machine de la consommation, c’est faire parti des gens qui déguisent la vérité, c’est moche ! Alors bien sur mes collègues me disent : nan mais nous on fait rien de mal, c’est les directeurs qui gèrent tout ça, et les directeurs te disent : nous on ne fait que répondre aux besoins des marques qui nous payent pour qu’on leur ponde des concepts, c’est de leur faute. Et les marques répondent qu’ils ne font qu’orienter les clients dans leur décision d’achat, c’est eux qui payent au final donc c’est leur faute. Ok ok donc c’est la faute a personne si nos villes sont pourries d’affiche, si on ne peut plus regarder la TV ni écouter la radio tranquillement ??

Ça me fait penser a une autre histoire, bien entendu c’est une autre échelle, mais depuis le début je fais le rapprochement : l’extermination des Nazis pendant les 2nd guerre mondiale. Lorsqu’on a arrêté les SS post guerre, et qu’ils répondaient aux accusation de la manière suivante : « moi je faisais rien de mal, je conduisais juste un train c’est tout » « moi je faisais rien de mal, je leur rasais juste le crane c’est tout » « moi je faisais rien de mal…. » tous s’exclamais le maillon d’une chaine dont ils ne connaissaient pas la finalité. Le pire c’est qu’il y a un fond de vérité, certains ne font qu’exécuter les ordres aveuglements, et ceux qui s’imaginent le pire se bouchaient les oreilles, personne ne veut savoir, et on les comprend.

Pour moi faire partie d’une grosse entreprise, et particulièrement en publicité c’est être le maillon d’une chaine dont on connaît mal la finalité. Est on certain de faire quelque chose de bon pour le monde ? Parce qu’attends, quand je prends du recul je me souviens bien que je voulais être sur terre pour servir a quelque chose. Si ce n’est pas améliorer les choses c’est aider les gens qui tentent d’améliorer les choses. Sinon ça sert à rien d’être là, la vie n’a pas de sens, autant ne pas naître !

Ce que je dis c’est que dans les grosses boites on perd le contrôle et on gagne en probabilité d’être manipulé. Parfois pour des bonnes choses, et parfois on sait pas trop … en tout cas les moyens de pression sont là. J’ai un mini exemple (à mon échelle hein) lorsque je travaillais dans une grosse entreprise d’automobile, j’avais organisé. Un concours sur twitter, et le gagnant remportait un maillot dédicacé de son coureur rally préféré. Super enthousiasme, des tas de gens participent. Le hic c’est qu’on a pas eu le temps de faire signer le maillot à ce fameux coureur. Donc au moment d’envoyer le prix, on m’a demandé de regarder sur google image la signature de cette personne pour recopier l’autographe. Moi j’ai reçu une certaine éducation en matière d’intégrité et je ne peux pas faire ce genre de choses, c’est totalement injuste. Mais si ton boss te le demande et que lorsque tu refuses ton boss insiste en fronçant les sourcils, tu t’exécutes. C’est comme ça.  A mon échelle c’est minimum (même si je ne peux pas m’empêcher de penser a ce jeune homme qui a probablement encadré mon faux autographe, orgueilleusement) mais c’est simple d’imaginer quelle dimension peut prendre ce pouvoir qu’a une entreprise sur une personne. Ça me fait peur.

Donc pour résumer mon charabia :

La vie en entreprise c’est confortable, mais personnellement ça me fait flipper, et ne m’apporte pas d’adrénaline, et encore moins de fierté personnelle.

Sur l’échelle des besoins de Maslow ça vole pas bien haut quoi

Alors c’est tout naturellement qu’il fallait un changement…

 

le-pre-d-eau

 

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